« Si j’avais le temps... Quel sale temps !... Il est grand temps de... Ah ! le Temps... » : combien d’expressions convoquent le T(t)emps ! C’est au Temps dans La Recherche que Jean-Louis Meunier a consacré sa communication. Après quelques précisions bio-bibliographiques, le conférencier a montré que si Proust est souvent cité, son œuvre est réputée difficile à lire : longueur des phrases et impression que la narration se perd au milieu de digressions, qui sont des supports et des nécessités à la diachronie de l’œuvre. Le mieux est d’oublier les « on-dit » et de lire Proust. Car La recherche est une immense réflexion, stylistique et philosophique sur le Temps, novatrice à l’époque de sa parution et actuellement encore. Passionnant plaisir pour le lecteur, La Recherche conduit celui-ci à réfléchir sur sa propre identité, sur sa situation face à l’inexorable écoulement du T(t)emps, difficile à définir et à maîtriser. Lire toute l’œuvre de Proust est ainsi une nécessité, facteur de construction de soi, de penser, d’agir, de liberté individuelle et en symbiose avec la vie, la nature et les autres, par rapport aussi à l’espace et à l’infini dans lesquels nous ne faisons que passer. J-L Meunier a lu des extraits de La Recherche du temps perdu et du Temps retrouvé, de Camus et de saint Augustin, qu’il a commentés avant de répondre à des questions.