Malgré un ciel menaçant et un sol détrempé les nombreux participants du Centre d'Etudes et de Recherches Benjamin Bardy, très motivés, ont gravi la pente arborée du Clapio situé à 890 m d’altitude à la pointe d’une avancée du Causse de Sauveterre, face au lieu-dit "Toutes Aures".
Un parcours pédestre de 1500 m environ a permis de reconnaître malgré la densité du couvert végétal les vestiges hors sol de l’enceinte protohistorique érigée au point culminant. Espace enclos au sud par un imposant rempart de pierres (calcaire local gélif). Construction en arc de cercle, longue de 270 m, prenant en tenaille la falaise d’une trentaine de mètres de hauteur qui en constitue ainsi la protection naturelle septentrionale. Les deux sondages très limités conduits de 1988 à 1991 par J. Vacquier, malgré les 25 ans écoulés, permettent d’entrevoir l’architecture du mur défensif épais de plus de 7 m pour une élévation conservée de 2 m environ (hauteur originelle calculée d’après le volume des éboulis : au moins 4 m) avec deux parements maçonnés tournés vers l’extérieur et un troisième interne. Le tout devait être surélevé par une palissade dressée contre le parement médian. Le second sondage concerne le système d’entrée, une sorte de chicane laissait un passage de 3,20 m à travers le rempart. Cette porte était défendue au levant par un épaississement de rempart en forme de tour.
La surface ainsi circonscrite avoisine un hectare. Les habitations étaient contre le parement interne, peut-être adossées à lui (pavages, murets, foyers, calages de poteaux y ont été mis au jour parmi de nombreux restes domestiques : débris de poteries modelées, petits objets métalliques -bronze et fer-, céréales et légumineuses calcinées, faune -ovins, bovins, suidés-). L’abondance des pierres jet, qui attestent de la violence des attaques, est à souligner. On remarque aisément ces petits galets prélevés dans le lit du Lot sur la « muraillasse ». La poterie permet d’attribuer l’occupation de ce site ostentatoire vers le milieu du dernier millénaire avant notre ère.
Le groupe a visité l’exposition archéologique à la mairie de Banassac, axée sur l’Antiquité, il s’est familiarisé avec la production de céramiques sigillées (ateliers en grande partie sous le village actuel explorés entre autres par le Dr Morel) qui remonte ici aux deux premiers siècles de notre ère.
Un grand merci à notre archéologue Gilbert FAGES et à la Municipalité de Banassac qui permet un accès libre aux vitrines archéologiques présentées dans le hall de la mairie ainsi qu’aux commentaires documentés qui nous ont été aimablement délivrés.
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